Depuis 20 ans, l’équipe du Festival International des Films de Femmes parcourt le monde à la recherche des femmes cinéastes de tous les continents et de toutes les époques. Isolées et solitaires dans les débuts du cinéma, les pionnières de l’image ont montré la voie aux nouvelles générations d’après-guerre. L’ouverture des écoles de cinéma a plus tard permis aux femmes d’envisager le cinéma sous un angle professionnel. Autrefois actrices, scriptes, monteuses avant d’accéder à la réalisation, elles sont aujourd’hui plus de 600 cinéastes à être référencées. Elles sont présentées selon un point de vue géographique, en tenant compte des grands moments du Festival qui, au gré des années, ont orienté cette exploration.

Le spectateur de cinéma représente une rencontre unique de désir, de plaisir et de perversion ; une relation  » ciné sexuée  » extraordinaire, qui englobe chaque événement du spectateur de cinéma au-delà du sexe, de l’hétérosexualité ou de l’homosexualité. L’encouragement est donné à tous les spectateurs de remettre en question les notions traditionnelles de ce qui suscite le plaisir et constitue une subjectivité désirante. A travers une variété d’exemples cinématographiques, dont des films abstraits, des films extrêmes et des films qui présentent la sexualité perverse et la reconfiguration corporelle, cet encouragement promet un changement radical pour le spectateur au-delà de ce qui est regardé et qui regarde. Le cinéma en tant que sa propre forme de philosophie invoque la pensée spectatrice comme une éthique du désir.

Au tournant des années 60, la Nouvelle Vague est une nouvelle façon de faire du cinéma, plus personnelle, plus libre, qu’illustrent les noms de François Truffaut, Jean-Luc Godard, Louis Malle pour la mise en scène, Anna Karina, Jeanne Moreau pour l’interprétation. Ce sont les changements de mœurs et en particulier les nouveaux rapports amoureux qu’étudie cet ouvrage novateur et polémique à travers les films phares de la Nouvelle Vague, de 1957 à 1962 (À bout de souffle, Hiroshima mon amour, Les cousins, etc.) et leur réception critique dans la presse.

Alors que la France était depuis les années 60  “ la mère des arts, des armes et des lois ” dans le domaine de la théorie sur le cinéma, la critique française est restée largement étrangère au développement d’une critique féministe qui s’épanouit dans les pays surtout anglophones.